Une idée froissée…
Créateur de sites web amateur – (lire moins) côté design, mais confirmé sur SPIP, côté développement, l’univers du web n’est pas le miens et j’en ai bien d’autres. Je me suis donc laissé séduire par WordPress. Merci Lycia, la-webeuse.com. Je suis tombé sur son site comme de mon vélo (c’était il y a longtemps… Pour le vélo). Sa présentation et son travail m’ont plus. J’ai acheté son livre aux éditions Eyrolles. Et au moment de choisir un intitulé, les Carnets de Lille sont sortis tout seuls…
Je suis natif de Lille et ce n’est pas une surprise. Je ne le revendique pas, c’est une réalité que je porte en moi et indépendamment de ma volonté. Mon centre se trouve là-bas. Une articulation parmi d’autres, dans un triangle géographique dont les sommets sont matérialisés par Brussel, les Ardennes et Lille. Ça, c’est pour les 37 premières années de vie. Ensuite, j’ai découvert l’Isère et l’Ardèche ou j’ai échoué, mais pas comme un cachalot. Et pas seul non plus. Oui, parce que j’ai une famille aussi…
Organisation de ce site
Pour ce qui concerne ce site, un carnet n’est pas un cahier de brouillons. Ce qui explique l’aspect épuré. Il est envisagé pour l’instant comme un récit, pas très linéaire, pas incohérent pour autant. Il me semble que cinq rubriques « ailleurs…« , on dit catégories chez les WordPress. Faut que je m’adapte. Le tout devrait me situer dans l’espace et le temps. Bon, je reconnais, ça risque de faire patchwork… La vie n’est pas linéaire, quoi qu’on en pense.
Le kaléidoscope est presque l’antithèse vivante du curriculum vitae mort. Tout y est mais dans une harmonie qui est holistique. Et ce que l’on ne voit pas d’un regard immédiat se trouve dans une autre pièce mobile, avec une couleur qui n’est pas forcément définie. Les liens existent cependant, au détour d’un assemblage. C’est dans cette idée que je conçois ce site. Du boulot à matérialiser ça…
Quand à la photo du Cap Blanc-Nez sur le bandeau, son choix est particulier. Il y a le centre et le cœur. Le Cap Blanc-Nez est un cœur. L’écriture en dessinera le contour aux senteurs des vagues et aux musiques du vent. Si j’écris l’inverse, ça marche de la même manière. C’est sans doute qu’il y a les deux dans les deux.
Dédié à qui ?
Grande question ? Peut-être à ma famille ; ma femme, ma fille. Normalement j’en ai deux, mais la deuxième ne se souvient pas qu’elle a un père. Çà arrive, parfois. A ceux, toi, vous visiblement, qui ont envie de lire…
Un jour, on se promenait avec Siloé dans la campagne d’un petit village isèrois, mondialement connu sous le nom de Velanne. Nous l’avons fait de nombreuses années pas qu’à Velanne. A st-Geoire en Valdaine aussi. Maintenant, nous ne les faisons plus à pieds mais à moto et nous avons changé de lieux. Plus rarement ; elle a une vie de famille elle aussi vers Lille. Siloé m’exprimait dans un moment ou sa vie flottait un peu, son sentiment de ne pas me connaitre : « … Tu es mon père, oui, mais au fond, nous habitons loin l’un de l’autre depuis longtemps et je ne te connais pas beaucoup… ». Je la sentais à la fois gênée et courageuse pour cette amorce. Certains diraient prends ça dans la gueule. Et bien non, pas du tout, je l’ai pris pour ce que c’était et d’où ça venait, une parole juste sorti du cœur de ma fille. Et tu as grandi, on se parle plus maintenant et sans doute manque-t-il un petit morceau de vingt ans.
Toi aussi ma femme, mon épouse, tu me dis de temps à autre : mais tu ne m’a jamais parlé de ça… C’est souvent à des occasions de partages avec des amis, avec mon frère. Des instants ou nous nous révélons dans nos souvenirs. On le comprend bien, je ne parle pas beaucoup. Je vis au présent, je suis dans l’agire mais mon histoire anodine déborde les tissus de mon être. Etre.
Ce sera en version numérique. A l’échelle planétaire, on ne connait strictement rien de personne. Là ou Walter aime désormais les voix humaines, j’aime les vies humaines. Fictives où réelles, vécues de chaire fraîche… Ou périmées à jamais.