Parenthèse

dimanche, 20 décembre, 2020

Je suis resté longtemps sans monter sur une motos. Les seules opportunités étaient celles présentées par mon frère. Pendant une période de sa vie, il changeait régulièrement de machines. C’était chaque fois petit moment de bonheur. Tantôt sur Lille, tantôt sur Caen. L’âge aidant, toujours sans permis, je me risquais à essayer une moto, sans plus et pas plus loin que le kilomètre. Qu’est-ce qui à changé ? Au fond je crois simplement que les contrôles ont cru en densité. Donc statistiquement, ça devenait plus risqué. Je dispose d’un permis homologué depuis quelques années et ne suis pas limité par la cylindrée. Ce qui m’a permis de tester quelques motos afin d’en choisir une qui me convient plus que les autres.

Le Vespa

Patrice à abandonné l’idée de la moto. Je ne comprends pas. Il n’a pas eu un accident en responsabilité reconnu. Mais je ne me souviens pas qu’il en ait conservé une en bon état. Disons le clairement, il les a toutes pliées. Une fois sur un retour de Caen, on l’a retrouvé au pied d’un arbre, dans un fossé. Il n’était pas bien beau à voir, comme on dit. Il a jamais su si il était tombé de l’arbre après l’accident, ou si il avait atterri juste au pied… Une personne âgée s’était avancée plus qu’il ne fallait d’un stop (on dit communément « griller un stop »), pour mieux voir sans doute. Il n’a pas du être déçu du voyage. Patrice non plus. C’est Caroline, qui plus tard lui a demandé d’arrêter de casser ses machines. Et puisqu’il n’avait pas beaucoup d’arguments, il a obtempéré (terme utilisé par les forces de l’ordre public). Il a tenu quelques années et a fini par acheter un Vespa, un authentique 250cm3 blanc. Ce n’était pas une moto, après tout. J’ai pu l’essayer bien sur et je me suis senti comme sur l’un de mes nombreux solex prêt à me casser la gueule à la moindre bizarrerie de la chaussée. Jamais je n’aurais acheté un truc pareil.

Les Solex

Ils forment une parenthèse dans mes moyens de locomotions entre Lambersart et Lille. Son apparition dans mon existence est donc antérieure à la moto. C’est précisément la période ou je faisais office de bagage sur la 125 des uns et des autres. Pour revenir aux solex, j’en ai consommé quatre en moins de trois ans. Tous volés au lycée Baggio. Deux raisons à cela qui se complètent . Première raison : j’arrive souvent « just on time » (terme de production pour exprimer le flux tendu) et les portes principales donnant accès au parking à biclous sont fermées. Deuxième raison : je ne sais pas apprendre à utiliser un antivol. Bilan comptable de l’affaire -4. Deux mobylettes ont suivi le même sort et trois vélos. Dans le domaine de la psychologie de l’apprentissage, j’en suis presque au stade d’une vache. Il lui faut environ cinquante fois la même opération pour qu’elle cesse de s’agiter comme une folle. Pas quelque chose compliquée hein, juste approcher la main de son museau. Parano va !

J’aime la nonchalance du solex. Economique de surcroît, deux litres au 100 kilomètres. C’est certain, la vitesse va avec la consommation. Toujours est-il que ce merveilleux deux roues me traîne de la maison au lycée. Tout les jours, inlassablement et me laisse ainsi disponible pour contempler un segment de la ville.