Habillage

lundi, 1 février, 2021

Me voilà rendu avec une cellule toute propre, avec ses griffes, ses manques de peinture, ses traces résiduelles et un sentiment d’avoir tourné une page qui s’en dégage agréablement. Je ne suis pas forcément au clair avec son aménagement. Pas après un week-end de nettoyage. J’ai pourtant repéré des trous natifs dans les montants, j’ai suivi les endroits en creux le long du sol. J’ai repéré les garnitures hautes qui ne sont pas indispensables si je revois le passage des fils existant. Je les vires aussi, tant qu’à faire autant aller jusqu’au bout. Se posera vite la question de l’électricité et plus globalement des fluides à passer sous cloison. C’est une parenthèse nécessaire qui permet parallèlement de savourer le peu déjà fait. Je fais une série de photos pour les regarder à tête reposée, mon petit carnet de route en main ou sur mon bureau. Je sens bien à ce stade que je possède un peu mieux ma future autocaravane. Pas beaucoup, mais quand même. Je commence envisager le doublage intérieur de la cellule. Que de la poésie …

Le bruit

Parmi les nuisibles, le bruit a une place de choix. Le mieux et de la lui retirer. Dormir sous les gouttes de pluie qui percutent la tôle, subir celui du vent en zone exposée, voir les deux conjugués, ce n’est pas top. Par ailleurs, si la cellule est ouverte sur le poste de conduite (ce qui est mon cas), les vibrations de la route se font ressentir désagréablement, créant un sentiment kinesthésique de se trouver dans une boite en tôle mince, à l’image d’un utilitaire; La bonne blague !  Un moyen simple et efficace pour résoudre de manière très acceptable ce travers, consiste à tapisser la tôle avec une couche de liège.

Liège

Liège en 4mm ep.

L’épaisseur est variable et je n’ai rien à préconiser, plutôt partager mon choix intermédiaire : 4 mm et ça se colle avec de la néoprène… Rien trouvé de mieux. Pas terrible écologiquement. C’est vrai. J’en ai passé 6 cartouches.

Néoprène

Colle néoprène

C’est un travail minutieux qui demande de la précision et un peu d’astuce pour les endroits d’accès difficile. Il est bien  de former un treillis de filets de colle sur toute la surface avant d’appliquer fermement et attendre un peu que la colle prenne. Ce n’est pas long, mais quand même…

 

On trouve le liège :

  • sur toute la surface tôlée,
  • les portières arrières et latérale(s)
  • le plafond
  • le sol
  • J’ai lassé tomber les montants car trop contraignant et je ne vois pas la différence car je ne l’ai pas fait et ceux qui l’ont fait feront la même réflexion.

Le quotidien avec la bête sur route est confortable au bruit et d’autres éléments vont contribuer à ce ressenti  acoustique.

Illustration

Histoire sans parole… Et sans visuel. Trop pris dans le projet, les photos ne me semblent pas importantes. Ça aussi a changé… Tu peux faire une recherche dans photo de ton navigateur… Là, tu trouveras toutes les stratégies, toutes les finitions imaginables. Ma réalisation est un bon intermédiaire. A défaut de photos perso, un encadré pour illustrer :

Exemples

Illustrations

Les photos 3 et 4 montrent le principe adopté.

Le chaud, le froid

Il s’agit de la même notion et je la traite avec la même approche. La saison change, et puis c’est tout. Pas de technologie ici mais de la technique et des matériaux. J’ai éliminé d’office les matériaux de type multicouche. Tu vas vivre dans un volume restreint  et bien qu’amené à faire des percements dans la tôle pour les aérations normalisées, il n’en reste pas moins une fâcheuse tendance des isolants minces à favoriser la condensation. Elle ne se logera pas dans la partie habitée de la cellule, ventilée, mais plutôt dans les parois ente le chaud et le froid. Une zone a priori devenue peu accessible lorsque ton véhicule est couvert de ses murs en bois ou dérivés. Sur le long terme, c’est les bas de carrosserie qui prennent un mauvais coup.

Isoler pour isoler, puisqu’il est question d’une cellule d’utilitaire en devenir d’autocaravane, ce n’est pas suffisant. Cela ne permet pas de faire un choix pertinent. Notes bien, ce ne sera jamais un camping-car. L’usage n’est pas le même. Retour au questionnement initial : quel est la vocation de mon véhicule une fois l’aménagement achevé ? Vais-je rouler l’hivers, dormir dedans, l’hiver ? idem pour l’été. Je peux décider que l’hiver ne sera pas prioritaire, que ce n’est pas ma maison et minimiser l’isolation. Ben c’est sans compter sur l’été. Chaud, froid, c’est sans importance. Ce qui compte, c’est le transfert de chaleur ou autrement dit, comment l’évolution de la température extérieure va-t-elle  influer sur mon bien être à l’intérieur. C’est une mise en situation de soi, dans sa vie, avec son char. Et quand bien même je chauffe mon véhicule, c’est peut-être bien que ça reste là où c’est utile. Il faut donc limiter ce transfert autant que possible. Cela a une incidence sur la manière d’habiller sa cellule. Enfin, la tienne… L’isolant prend de la place. Si l’on reste sur du H2L2 ou H3L3 et non un petit camion qui aura une largeur plus importante, il faudra faire des compromis entre place « perdue » et efficacité de l’isolant.

  • Les montants de mon master 3 ont permis de loger un isolant de 70 mm. Ohhh, c’est peu. Oui, mais c’est mieux que de comprimer du 100 mm dans une épaisseur de 70. L’air est un bon isolant… On ne gagne rien à comprimer un isolant. Il est utile de savoir que 70% de la déperdition se fait par le toit. On reste calme avec ça ensuite…
  • certains choisissent de passer en 100 mm par ce qu’ils ont réfléchis à leur situation et pas la mienne. Ça aussi c’st bien. Et ils ont donc diminué un peu la largeur de leur espace de cellule pour ce résultant. Rien à dire.

J’ai choisi une laine de roche en panneau semi-rigide pour le confort de la pose. Eviter de faire le choix de l’économie, sans pour autant chercher à payer cher, semble une bonne option ! Et je n’ai pas de remord.

Fixer tout le bazars

Tu peux coller, installer des liteaux ou les deux, puis fixer la dernière peau. C’est certain, avec les années, la laine risque de s’affaisser. Coller résout le problème. Je verrai, dans une dizaine d’année, j’irai peut-être voir l’état de la laine de roche. Ce n’est pas tout à fait liquide non plus. Joker ! Mes panneaux de laine de roche sont maintenus en compression légère par un litelage fixé sur les montants et traverses. Ces montants vont servir à porter la dernière peau.

J’ai cherché à minimiser l’épaisseur des liteaux qui finalement ne portent pas grand chose dans ma réalisation. Une section de 40 x 20 mm est plutôt bien pour une longueur de 4 ml. Ce n’est pas utile qu’ils soient parfaitement droit. Eviter les nœud, par contre, penses-y car ce sont des sources de ruptures plutôt mal venues. Je les ai pris traités chez Bâtimat mais n’importe quel fournisseur fera l’affaire, pourvu de t’assurer de la qualité des débits.

Pour la pose, tu retrouveras les tendances de chacun dans sa façon de bricoler dans une maison ancienne. Les uns vont chercher à tout mettre d’équerre pour toutes les bonnes raisons du monde, là où d’autres, dont je fais partie, préfèrent suivre les murs. Ce que j’ai fait pour la cellule. Optimiser l’espace c’est suivre la carrosserie au mieux. Ce qui oblige par la même occasion à faire du léger. On ne contraint pas un bois d’une section de 40×40 mm de la même manière qu’un liteau de 20×40 mm. Pour finir, la fixation se fait par vis auto-forantes (mon oeil…) en INOX. Pas de vis à placo pour ces fixations, pas de vis en électro-zingué, as de laiton qui est le moins pire des catégories. Mon oeil, parce que la tôle d’un utilitaire, je ne sais pas de quoi c’est fait au juste, mais j’ai du faire tous les avant- trous en 2,5 mm. Comptes une vingtaine de forêts. J’ai commencé un dimanche à 9h avec deux forêts pour finir à 0 à 9h45. Je n’ai peut-être que pas été bon sur ce coup là… A chacun de voir !

La peau

C’est elle qui apporte la première touche d’une métamorphose significative. Techniquement, c’est la pose du contreplaqué de 5 mm. Content d’en arriver là, je ne me suis pas trop pressé, ni trop emballé. L’anticipation n’est peut-être pas une règle d’or,  mais précieuse très entrainement. Et oui, il faut intégrer l’électricité avant la fermeture des cloisons… La conception de la cellule n’est pas linéaire. C’est souvent « a » puis un morceau de « c » pour revenir sur « a » que  l’on finira à « z ». De « a » à « z » se trouvent tous les éléments ordonnés de la réalisation. L’électricité apparaît comme la lettre « c » de mon histoire. les panneaux de CP sont souvent un peu galbés sur la partie haute de la cellule. Il n’y a pas de grosse difficulté avec cet aspect. Il faut juste penser à visser progressivement en équilibrant le vissage sur toute la surface et éviter à tout prix de serrer ponctuellement. Finissons là en précisant que l’on trouve aussi du lambris dans les habitations mobiles. Voir internet pour le sujet, on constate de très belles réalisations.

Remarques orange : importantes !

  • A cette étape de la réalisation, on comprend assez bien que la disposition des éléments seront présents, quelques part sur le carnet de route. Dans le cas contraire, il faut s’attendre à devoir passer ces fluides en bricolant. C’est bien dommage… Çà m’est arrivé sur un point, mais la maîtrise que j’ai de mon véhicule a permis de limiter le dé-convenu.Ce serait aussi ton cas…
  • Tu auras envisagé le positionnement des éléments tels que prises de courant, local technique de la batterie, panneau solaire, appareils de cuisson, de chauffage etc. Ici se trouve un élément clé à consulter pour le comprendre un peu :  le célèbre Dossier de la DREAL en 12 étapes. La pièce N°5 très liée à la pièce 4 est importante pour l’équilibrage des charges statiques et dynamique (c’est poétique non ?). Mais ce n’est pas le sujet ici. Je l’aborde, tout comme un autre fondamental qui est un peu la version « bande dessinée » du dossier de la DREAL : Afnor 2006 – amenagement des camping-car : confort et sécurite des occupants
  • Tout se trouve dans ces deux documents de référence. Je n’ai pas hésité à contacter par mail les services de la DREAL de Valence. J’ai toujours obtenu une réponse en une semaine maxi à ma ou mes questions. Elles se voulaient simples, précises et directes. Elles étaient de vraies questions en lien avec leurs compétences. Exemple : quel document dois-je vous présenter pour mon chauffage GO pour qu’il soit validé auprès vos services. La réponse a été très claire… J’ai viré mon chauffage qui n’avait pas subit le crash-test Afnor. Pas abordable pour un particulier à revenus modestes. Pour finir temporairement sur ce point j’ai noté que sur une durée d’un projet de 6 à 9 mois, j’ai risqué mes questions auprès de la DREAL et de Veritas (Gaz), j’ai bien senti lors de la rencontre que les techniciens contrôleurs me connaissaient ! Et oui, le relationnel est fondamental. Ce n’est pas très utile ni constructif de faire des pirouettes avec des textes de loi. On ne les changes pas, on est pas meilleurs et les personnes qui font leur travaille engagent leur responsabilité en cas de pépin. Je trouve ça réglo ! J’ai beaucoup parlé moto avec Philippe une fois le dossier refermé. Je l’aurai fait même si il avait recalé mon autocaravane. Et dans ce cas, c’est forcément moi qui aurais merdé sur un point. Peu importe ce que je pense des textes… Voilà !

Quelques mots plus tard…

Après avoir lu et apprivoisé les termes du document. Je comprends que si je ferme mes cloisons c’est que les installations électriques sont positionnées (gaînes)  et les équipements de terminaison (prises, interrupteurs…) localisés.

Un peu de technique maintenant :

  • En fonction de la cellule est de l’implantation de ses montants et traverses, j’ai réaliser des découpes afin d’obtenir le maximum de couverture et ainsi limiter le nombre de jonctions. Ce qui veut dire aussi des reliquats de coupes que j’ai pu recycler partiellement. Collés entre eux, deux CP de 5 mm en croisant les fibres extérieures, font une étagère de 10 mm robuste. Mais ça, c’est de l’agencement…
  • J’ai fermé le tout en utilisant des vis inox (merci, on a compris !) sans serrage abusif et pas de tête qui dépassent hein ! Je n’ai rien collé pour les parois, par mesure de prudence. Personne n’est à l’abris sur le long terme d’une infiltration. Les maisons m’ont appris ça. Depuis j’aime moins l’eau…
  • Pour l’outillage, la mini-scie circulaire portative avec un disque de  75 à 100 mm est un vrai compagnon de projet. Les vis (en quoi ?) 3,5×30 mm
  • J’ai couvert les joints avec un couvre joint, facile, de 2 mm x 20mm. Le choix correspond à une finition type roulotte. Avoir sur les photos… Ailleurs.

Le plancher

Bien évidemment, la tôle native de ton fourgon ne fera pas l’affaire. Un plancher contreplaqué bois possède au moins deux qualités : la tenue mécanique accrue pour les volumes (je parle de volumes pour l’instant) et une relative isolation. Si la hauteur de la cellule est suffisante, tu peux intégrer une couche d’isolant. Le plancher de TerrEvanescente était présent lors de mon achat et en bon état. Il était couvert d’un linoleum. Je n’aimais pas la couleur et son visible manque d’entretien, ce qui m’a décidé à le changer pour un neuf et d’une couleur un peu plus à notre gout. On le devine dans les phots qui traitent des volumes.

J’ai préféré couvrir la totalité de la surface au sol pour éviter les effets de bord, obtenir une uniformité visuelle et avoir des fonds de volumes protégés. Cela fait plus soigné de toute manière. Si besoin une découpe ou des percements de dernière minute  ne gênent en rien. Pour finir, toute la structure au sol reposant sur ce linoléum, cela contribue a éviter les grincements liés aux défectuosités de la chaussée.

Album croquis

Et toujours pas de photos, sauf une, plutôt des croquis et c’est pas mal non plus pour glisser de l’imagination entre eux et son ouvrage… C’est aussi un aperçu d’un travail a faire qui pose les éléments de sa conception… Et nous mène vers un coucher de soleil au fin fond du Cantal.