Les débuts

dimanche, 20 décembre, 2020

La moto est une tuile assez poreuse dans mon existence. Du moins jusque récemment. Les débuts, c’était plutôt sans. J’avais des pots qui avaient tous une 125. Mon fère aussi. Trail  ou routière selon les gouts. Nous sortions et j’en ai eu assez vite marre d’occuper la bagagerie du deux roues. Fin de l’histoire, vite réglé. Non,  le début c’est une

XS500 de chez Yamaha.

XS500 early 80's

XS500 – 76 à 80

Celle-là, je l'ai vraiment achetée !

 XSR900- 2017 à ?

La vieille soeur de la très récente XSR 900 ou 700.

Je n’en étais pas le propriétaire. Pas d’argent pour acheter ce bel engin. C’était plus un tracteur qu’une moto mais ça faisait le job. J’en parle à mon aise, je n’avais pas le permis et la chevauchant, il me semblait bien manquer de quelque chose… Idée bien mauvaise, Jocker…

Normandie

Beaucoup de temps passé la-bas dès que j’ai été équipé d’un engin motorisé. Mais c’est ailleurs.

Les routes de Normandie se prêtaient bien pour la moto sans permis. Aunay-Sur-Odon, une ferme un peu éloigné du centre village en juin 1983. Sabine était venue me rejoindre à mi-chemin de mon stage, chez Ybert Automation. Société fermée en novembre 1998 après quasiment un siècle d’existence. Une vie humaine.

Les routes étaient chaotiques. Au guidon, c’est ce que je ressentais et je ne suis pas certain que c’était la route, ni la moto. Le vent fouettait mon visage d’humeur matinal. Je sentais mes cheveux qui débordaient le casque indiquer une vie insouciante qui elle aussi débordait tout court. Cette première échappée a été assez courte. Quelques problèmes mécaniques d’une machine capricieuse et mal entretenue sans doute.

Mort d’un chars

La machine a mal fini, moins d’une année plus tard et Sabine a fait sentir sa première colère à l’égare de mon père. Pourtant, tous les deux s’aimaient bien. Raison de plus. Peu après son achat, le moteur avait déclaré forfait. Joint de culasse HS. Puisque je n’était pas mécano, j’ai exercé mon absence de talent sur cette machine. Après tout, j’avais déjà changé un embrayage sur une R5 GTL de 1978. Avec du temps, de la minutie savourée au repérage pour les pièces démontées (en clair, je serrais les fesses…) et de la patience, j’avais réussi l’opération à moteur ouvert, sans la rendre pour épave.

Un jour, bien après avoir roulé des centaines de km avec, Sabine lui trouve un air de trottinette au niveau du guidon. Elle en parle à Charles, mon père qui trouve un roulement en piteux état à la roue avant. Mon père lui, est mécanicien. Il lui change le roulement avec un truc adapté trouvé dans son usine, Dickson Constant. Marcq-En-Baroeul. Ensuite, ça roule… De mon côté, un peu plus tard, j’apprenais les règles de montage des roulements à bille. Mon père avait juste oublié le possible déboîtement latéral des bagues non bloquées. Moi qui avait appris quelque chose, forcément, je regarde la XS et son roulement avant. Rien, pas de blocage. Tu es entrain de me dire que j’aurais pu me tuer en roulant avec ça ? Sabine parle, très en colère et mon père n’a jamais entendu. C’est mieux comme ça. Je la rassure en disant que non quand-même… C’est bien monté… C’est juste que ça m’interroge. Bon, j’en savais fichtrement rien. De fait c’était mal monté pour des efforts latéraux, mais bien monté pour un roulement à bille classique.  Sa vocation première pour une roue avant de moto. Je crois !

Par chance, la bécane a eu suffisamment de ratées les mois qui ont suivis pour la faire analyser de ce point de vue. Gravement malade, le diagnostique a été  : la casse. Trop de frais pour faire réparer. Je suis allé moi-même la déposer, à contre cœur. Pensez, une si belle machine à « la poussette » sur quelques kilomètres…